Fin de CDD
Mise à jour : 13 avril 2023Les CDD conclus de date à date se finissent le jour prévu, à moins que le contrat ne soit renouvelé. Les contrats à terme incertain ont quant à eux pour fin la réalisation de leur objet (retour du salarié remplacé par exemple).
Quand se finissent les CDD sans terme précis ?
Les CDD à terme incertain s'arrêtent à l'arrivée de l'événement pour lesquels ils sont conclus. Concrètement :
- CDD saisonnier : à la fin de la saison (voir §)
- CDD d'usage : il doit clairement mentionner le motif de son recours et donc ce qui y mettra fin (par exemple, dans le secteur de l'enseignement, il peut s'agir de la fin d'un parcours de formation)
- CDD de remplacement (voir §) : en principe, il s'agit du retour du salarié absent, mais :
- le contrat peut être conclu pour la durée d'un motif d'absence précis : il s'achève alors à la fin du motif d'absence (par exemple : fin du congé de maternité) et non au retour du salarié absent. Attention, le droit est toutefois instable sur ce point : voir question dédiée
- si le contrat du salarié remplacé est rompu, le CDD de remplacement s'interrompt alors de manière automatique Cass. soc., 20 avr. 2005, nº 03-41.490
- si le CDD est conclu pour remplacer un salarié passé provisoirement à temps partiel, il prend fin lorsque le salarié remplacé signe un avenant pour travailler définitivement à temps partiel Cass. soc., 23 nov. 2016, nº 14-10.652.
Remarque
En cas de remplacement en cascade, le CDD prend bien fin avec le retour du salarié absent de l'entreprise et non avec le retour du salarié détaché sur son poste initial Cass. soc., 24 juin 2015, nº 14-12.610.
Attention
Le CDD doit absolument prendre fin à la date prévue, ou au jour où l'événement y mettant fin arrive. Si la relation de travail continue au-delà, il sera automatiquement requalifié en CDI si le salarié saisit les prud'hommes C. trav., art. L. 1245-1.
Lorsque le salarié en CDD effectue un remplacement, peut-il rester quelques jours après le retour du salarié remplacé ?
Oui. Le terme du CDD de remplacement peut être reporté jusqu'au surlendemain du jour où la personne remplacée reprend son emploi C. trav., art. L. 1243-7.
Faut-il respecter un délai de prévenance ?
Non, aucun délai de prévenance ni aucun formalisme n'est imposé à l'employeur à la fin d'un CDD, sauf toutefois pour les CDD à objet défini.
Attention
Le contrat de travail ou une convention collective peut imposer un délai de prévenance mais cette situation est rare.
Pour les CDD à objet défini, un délai de prévenance doit être inscrit au contrat C. trav., art. L. 1242-12-1 (voir question dédiée).
Comment doit-on annoncer la fin du CDD au salarié ?
Il n'existe aucun formalisme obligatoire. Le CDD prend automatiquement fin à son terme.
Attention
Certaines conventions collectives peuvent imposer un formalisme. C'est parfois le cas pour les CDD saisonniers : un entretien préalable peut être obligatoire pour prévenir le salarié que son contrat ne sera pas reconduit la saison suivante. L'absence d'un tel entretien ne rend pas pour autant la rupture illégitime. Le salarié ne pourra solliciter en justice que le versement de dommages et intérêt en fonction du préjudice subi Cass. soc., 3 mai 2016, nº 14.30-085.
Même en l'absence de tout formalisme obligatoire, il est toujours conseillé d'informer le salarié de la date précise de la fin du CDD, dès lors qu'il peut exister un doute sur ce point (en cas de CDD à terme incertain). Il faut également bien informer le salarié s'il ne peut pas connaître la fin de son CDD (par exemple : CDD de remplacement conclu jusqu'au retour du salarié remplacé). L'information est alors libre, par écrit ou oral.
Astuce
Il est toujours conseillé d'informer le salarié par écrit (mail, lettre remise contre décharge ou avec accusé de réception), pour une question de preuve et pour éviter les situations conflictuelles. Toutefois, l'entreprise peut également informer le salarié à l'oral (téléphone ou en face à face).
Exemple
Un CDD de remplacement a été conclu jusqu'au retour du salarié absent. Or, le salarié remplacé est finalement licencié pour inaptitude. La salariée en CDD est prévenue le jour même du licenciement que son CDD prenait automatiquement fin, par un appel téléphonique. Elle ne reçoit un courrier que le lendemain. Elle saisit alors le conseil de prud'hommes pour faire valoir que son CDD a été rompu par écrit un jour après sa fin (qui correspond à la date de licenciement de la salariée remplacée) et réclame en conséquence la requalification de son CDD en CDI. Elle est déboutée de son action en justice. Pour la Cour de cassation, l'appel téléphonique qu'elle a reçu suffisait Cass. soc., 18 sept. 2019, nº 18-12.446.
Que se passe-t-il si le salarié est absent lorsque son CDD arrive à échéance ?
Le CDD se termine même si le salarié est en arrêt maladie ou absent pour toute autre cause de suspension du contrat (congé de maternité, grève, congés payés, etc.) Cass. soc., 21 nov. 1984, nº 82-40.601Cass. soc., 25 févr. 2004, nº 01-43.072.
Remarque
Les dispositions protectrices spécifiques aux salariés qui ont subi un accident du travail ou bien aux salariées en congé de maternité ne s'opposent pas à la fin du CDD C. trav., art. L. 1225-6C. trav., art. L. 1226-19. Notons toutefois que, si à la date de la rupture par arrivée du terme du CDD, le contrat était suspendu en raison d'un accident du travail, et que le CDD est ultérieurement requalifié en CDI, la cessation de la relation de travail s'analysera en un licenciement nul Cass. soc., 12 janvier 2022, no 20-17.904.
Attention
Si le CDD comporte une clause de renouvellement et que le salarié est en arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle, l'employeur ne peut refuser le renouvellement du contrat que s'il justifie d'un motif réel et sérieux, étranger à l'accident ou la maladie. S'il ne le fait pas, il peut être condamné à verser une indemnité au moins égale aux salaires et avantages que le salarié aurait perçus jusqu'à la fin de la période de renouvellement prévue dans le contrat C. trav., art. L. 1226-19.
Astuce
L'entreprise ne peut pas être condamnée à verser cette indemnité si elle a informé le salarié de l'absence de renouvellement du contrat avant la survenue de l'accident Cass. soc., 12 févr. 2002, no 00-41.222. Il est donc conseillé d'informer par écrit le salarié qu'il ne sera pas renouvelé dès que cette décision est prise, afin de minimiser le risque que le salarié soit victime d'un accident du travail entre temps.
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Durées et termes des CDD
Motifs de recours | Le terme doit-il être précis ou imprécis ? | Durée minimale | S'il est conclu de date à date quelle est sa durée maximale ? | |
CDD de remplacement | Remplacement d'un salarié absent ou dont le contrat de travail est suspendu C. trav., art. L. 1242-2 | Au choix . Date à date ou terme imprécis.
| / | 18 mois |
Remplacement d'un salarié passé provisoirement à temps partiel C. trav., art. L. 1242-2 | Date à date. | / | 18 mois | |
Remplacement d'un salarié parti définitivement avant la suppression de son poste C. trav., art. L. 1242-2 | Au choix . Date à date ou terme imprécis.
| / | 24 mois | |
Remplacement d'un salarié recruté en CDI, dans l'attente de son entrée en service C. trav., art. L. 1242-2 | Date à date | / | 9 mois | |
CDD pour surcroît d'activité | Accroissement temporaire de l'activité habituelle de l'entreprise C. trav., art. L. 1242-2
| Date à date
| / | 18 mois |
Exécution d'une tâche occasionnelle, précisément définie et non durable C. trav., art. L. 1242-2
| Date à date
| / | 18 mois | |
Exécution de travaux urgents liés à la sécurité C. trav., art. L. 1242-2
| Date à date
| / | 9 mois | |
Survenance d'une commande exceptionnelle à l'exportation C. trav., art. L. 1242-2
| Date à date
| 6 mois | 24 mois | |
CDD d'usage
| Classique C. trav., art. L. 1242-2
| Au choix . Date à date ou terme imprécis. | / | Non fixée (dépend de l'usage) |
Sport professionnel C. sport, art. L. 222-2 | Date à date | 12 mois | 5 ans | |
CDD saisonnier | Classique C. trav., art. L. 1242-2 | Au choix . Date à date ou terme imprécis. | / | 8 mois |
Contrat de vendange C. rur., art. L. 718-4 | Au choix . Date à date ou terme imprécis. | / | 1 mois | |
CDD à objet défini C. trav., art. L. 1242-2 | Au choix . Date à date ou terme imprécis. | 18 mois | 36 mois | |
CDD d'insertion ou pour un complément de formation
| CDD sénior C. trav., art. D. 1242-2 | Date à date
| / | 36 mois |
Contrat unique d'insertion C. trav., art. L. 5134-65 | Date à date | 6 mois | 2 ans | |
CDD pour assurer un complément de formation professionnelle au salarié C. trav., art. D. 1242-3 | Date à date | / | 24 mois |
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Le CDD doit absolument prendre fin à la date prévue, ou au jour où l'événement y mettant fin arrive. Si la relation de travail continue au-delà, il sera automatiquement requalifié en CDI si le salarié saisit les prud'hommes C. trav., art. L. 1245-1.
Le contrat de travail ou une convention collective peut imposer un délai de prévenance mais cette situation est rare.
Certaines conventions collectives peuvent imposer un formalisme. C'est parfois le cas pour les CDD saisonniers : un entretien préalable peut être obligatoire pour prévenir le salarié que son contrat ne sera pas reconduit la saison suivante. L'absence d'un tel entretien ne rend pas pour autant la rupture illégitime. Le salarié ne pourra solliciter en justice que le versement de dommages et intérêt en fonction du préjudice subi Cass. soc., 3 mai 2016, nº 14.30-085.
Si le CDD comporte une clause de renouvellement et que le salarié est en arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle, l'employeur ne peut refuser le renouvellement du contrat que s'il justifie d'un motif réel et sérieux, étranger à l'accident ou la maladie. S'il ne le fait pas, il peut être condamné à verser une indemnité au moins égale aux salaires et avantages que le salarié aurait perçus jusqu'à la fin de la période de renouvellement prévue dans le contrat C. trav., art. L. 1226-19.
Il est toujours conseillé d'informer le salarié par écrit (mail, lettre remise contre décharge ou avec accusé de réception), pour une question de preuve et pour éviter les situations conflictuelles. Toutefois, l'entreprise peut également informer le salarié à l'oral (téléphone ou en face à face).
L'entreprise ne peut pas être condamnée à verser cette indemnité si elle a informé le salarié de l'absence de renouvellement du contrat avant la survenue de l'accident Cass. soc., 12 févr. 2002, no 00-41.222. Il est donc conseillé d'informer par écrit le salarié qu'il ne sera pas renouvelé dès que cette décision est prise, afin de minimiser le risque que le salarié soit victime d'un accident du travail entre temps.
Codes, lois et réglementation
Code du travail, Article L. 1226-19
Code du travail, Article L. 1242-2
Code du travail, Article L. 1243-7
Code du travail, Article D. 1242-2
Code du travail, Article D. 1242-3
Code du travail, Article L. 1245-1
Code du travail, Article L. 5134-65
Code du travail, Article L. 1242-12-1
Code du sport, Article L. 222-2
Code rural et de la pêche maritime, Article L. 718-4
Jurisprudence
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 3.314 du 21 novembre 1984, Pourvoi nº 82-40.601
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 617 du 12 février 2002, Pourvoi nº 00-41.222
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 405 du 25 février 2004, Pourvoi nº 01-43.072
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 977 du 20 avril 2005, Pourvoi nº 03-41.490
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 1082 du 24 juin 2015, Pourvoi nº 14-12.610
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 2104 du 23 novembre 2016, Pourvoi nº 14-10.652
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 1271 du 18 septembre 2019, Pourvoi nº 18-12.446
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 70 du 12 janvier 2022, Pourvoi nº 20-17.904