L'essentiel Les étapes Les points de vigilance

L'entretien préalable est une garantie de procédure instituée en faveur du salarié. Celui-ci ne peut pas être sanctionné pour son absence, ni pour les propos qu'il y tient. A contrario, la procédure de licenciement peut se poursuivre même si le salarié a refusé de se présenter à son entretien ou si son assistant était absent.

L'employeur – qui peut éventuellement être accompagné – doit présenter au salarié les raisons qui l'amènent à envisager un licenciement. Le salarié doit pouvoir alors se défendre. À la suite de celui-ci, l'employeur décidera s'il poursuit la procédure de licenciement ou s'il y renonce.

Quelles informations l'employeur doit-il communiquer au salarié pendant l'entretien ?

Pendant l'entretien, l'employeur doit informer le salarié sur les griefs qui lui sont reprochés ou les raisons indépendantes de toute faute pour lesquelles une rupture du contrat de travail est envisagée.

Il n'a aucune obligation de lui fournir les pièces qui justifient sa décision, comme des témoignages de salariés ou des documents .

Exemple

La procédure est irrégulière lorsque :

Attention

S'il s'agit d'un salarié protégé, l'absence d'indication du motif du licenciement lors de l'entretien est une cause de refus d'autorisation administrative de rupture. Si celle-ci est tout de même délivrée, le salarié peut remettre en cause son licenciement en invoquant son illégalité .

L'employeur peut-il être assisté ?

Oui, à condition que :

Exemple

L'entretien préalable au licenciement est détourné de son objet et se transforme en enquête lorsque l'employeur se fait accompagner de :

En revanche, l'entretien n'est pas détourné lorsqu'une personne intervient en une seule occasion, pour confirmer des propos tenus auparavant .

Que se passe-t-il si le salarié ou son conseiller ne se rend pas à l'entretien ?

L'absence du salarié lors de l'entretien n'a aucune incidence :

L'absence ou le retard de l'assistant du salarié n'a pas non plus d'incidence :

  • en cas d'arrivée tardive lors de l'entretien, l'employeur peut commencer l'entretien à l'heure convenue, le conseiller s'y joindra plus tard
  • en cas d'absence, l'entretien se tient quand même, la procédure se poursuit normalement.

L'employeur peut-il se faire remplacer ?

Oui. L'employeur peut se faire représenter :

Cette délégation de pouvoirs n'a pas besoin d'être écrite, elle peut simplement découler des fonctions de la personne qui mène l'entretien (par exemple, responsable des ressources humaines) .

Attention

L'employeur ne peut pas se faire représenter par une personne extérieure à l'entreprise. Il ne peut pas, par exemple, donner une délégation de pouvoir pour réaliser les entretiens préalables à une société prestataire qui effectue les formalités liées à la fin des contrats de travail , ni au DRH d'une autre filiale du groupe si celui-ci n'intervient pas habituellement dans la gestion des ressources humaines de la filiale à laquelle appartient le salarié .

Comment prouver les propos tenus pendant l'entretien ?

Les propos tenus pendant l'entretien peuvent être prouvés par :

  • un compte rendu signé par le salarié et l'employeur. Cela suppose toutefois un accord total sur son contenu
  • un enregistrement si le salarié comme l'employeur donnent leur accord
  • une attestation établie par le conseiller qui a assisté le salarié lors de l'entretien
  • une attestation établie par le représentant de l'employeur à l'entretien. Mais le juge peut l'écarter .

Le salarié peut-il refuser de se rendre à l'entretien ?

Oui. Le salarié est libre de se rendre ou non à l'entretien. S'il ne s'y rend pas, cela ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement .

Exemple

Plusieurs personnes étaient accusées des mêmes faits mais seul le salarié qui ne s'était pas présenté à l'entretien préalable avait été licencié. Les juges ont considéré que le véritable motif de la rupture était cette absence, le licenciement était donc sans cause réelle et sérieuse .

Si le salarié est dans l'impossibilité de se rendre à l'entretien, il peut également demander à l'employeur le report de celui-ci : .

L'entretien peut-il se tenir dans une autre langue que le français ?

Oui. L'entretien doit être mené dans une langue compréhensible par les deux interlocuteurs. Si le salarié a une parfaite maîtrise d'une langue étrangère, l'entretien peut se tenir dans cette langue . Sinon, il doit être fait appel à un interprète accepté par les deux parties .

Que peut dire le salarié pour se défendre ?

Le salarié doit pouvoir s'expliquer afin de modifier éventuellement l'appréciation de l'employeur.

Afin qu'il puisse se défendre, sa liberté d'expression est protégée : les propos tenus lors de l'entretien ne peuvent pas, sauf abus, constituer une cause de licenciement .

Remarque

À l'issue de l'entretien, l'employeur peut renoncer au licenciement et prononcer une sanction moindre. Il peut même, tant que le licenciement n'a pas été notifié, opter pour une mise à la retraite si le salarié en remplit les conditions et si aucun détournement de procédure n'est établi .

Pour afficher ce contenu :
créez votre compte gratuitement !
Pour afficher ce contenu :
créez votre compte gratuitement !
Attention

S'il s'agit d'un salarié protégé, l'absence d'indication du motif du licenciement lors de l'entretien est une cause de refus d'autorisation administrative de rupture. Si celle-ci est tout de même délivrée, le salarié peut remettre en cause son licenciement en invoquant son illégalité ().

L'employeur ne peut pas se faire représenter par une personne extérieure à l'entreprise. Il ne peut pas, par exemple, donner une délégation de pouvoir pour réaliser les entretiens préalables à une société prestataire qui effectue les formalités liées à la fin des contrats de travail (), ni au DRH d'une autre filiale du groupe si celui-ci n'intervient pas habituellement dans la gestion des ressources humaines de la filiale à laquelle appartient le salarié ().