Rupture Conventionnelle Individuelle
Mise à jour : 12 avril 2023La signature de la convention de rupture conventionnelle ouvre un délai de rétractation de 15 jours, au cours duquel l'employeur comme le salarié peuvent revenir sur leur décision sans justification particulière.
Quel est le délai de rétractation et comment le calculer ?
Le délai de rétractation est de 15 jours calendaires Un jour calendaire correspond à tous les jours du calendrier de l'année, y compris les jours férié. .
Ce délai d'attente est obligatoire. Il s'agit d'une garantie essentielle qui a pour but d'éviter toute précipitation et de ménager aux signataires un temps de réflexion.
Il a pour point de départ le lendemain du jour de signature de la convention et se termine le 15ème jour à 24 heures. Tous les jours de la semaine (samedi et dimanche inclus) sont comptabilisés.
Attention
Lorsque le délai expire un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable Un jour ouvrable correspond à tous les jours de la semaine à l'exception du dimanche qui est considéré comme le jour de repos et des jours fériés qui ne sont pas travaillés en entreprise. suivant.
Exemple
Pour une convention signée le lundi 3 janvier 2022, le délai de rétractation commence à courir le mardi 4 janvier et se termine le mardi 18 janvier à minuit. Pour une convention signée le vendredi 7 janvier 2022, le délai, qui expire le samedi 22 janvier, est prorogé jusqu'au lundi 24 janvier à minuit.
La date de fin du délai de rétractation doit être indiquée dans la convention. Mais une erreur commise dans la convention sur ce point n'entraîne la nullité de la rupture conventionnelle que si elle a eu pour effet :
- de priver le salarié ou l'employeur de la possibilité d'exercer leur droit à rétractation
- ou de vicier leur consentement, c'est-à-dire que sans elle ils n'auraient pas conclu la convention Cass. soc., 29 janv. 2014, no 12-24.539.
De la même manière, l'absence de mention de la date de signature de la rupture conventionnelle (qui constitue le point de départ du délai de rétractation) n'entraîne la nullité de la rupture que s'il n'est pas possible de déterminer le point de départ du délai de rétractation Cass. soc., 27 mars 2019, no 17-23.586.
Que doivent faire le salarié ou l'employeur pour se rétracter ?
Ils doivent envoyer une lettre recommandée avec demande d'avis de réception à l'autre partie (donc à l'employeur si c'est le salarié qui se rétracte, ou au salarié si c'est l'employeur qui le fait) ou lui remettre une lettre en main propre contre décharge.
La rétractation s'exerce à la date d'envoi du courrier Cass. soc., 14 févr. 2018, no 17-10.035 et non à la date de réception de celui-ci. Elle est donc valable même si le courrier est reçu par l'autre partie après l'expiration du délai de rétractation. Cela signifie que l'employeur ou le salarié peuvent se rétracter jusqu'au dernier jour du délai.
La lettre simple, le courriel, ne sont pas des moyens adaptés. Le fait de saisir du conseil de prud'hommes pour solliciter l'annulation de la convention ne peut pas non plus tenir lieu de lettre de rétractation. De même, la rétractation n'est pas valable si la lettre a été adressée à l'administration et non à l'autre partie Cass. soc., 6 oct. 2015, no 14-17.539.
La convention de rupture peut-elle être transmise à l'administration pendant ce délai ?
La demande d'homologation ne doit pas être transmise à la Dreets Direction régionale de l'Économie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités, qui remplace la Direccte depuis le 1er avril 2021 avant la fin du délai de 15 jours Cass. soc., 14 janv. 2016, no 14-26.220.
L'homologation sera refusée en cas d'envoi prématuré. Dans l'hypothèse d'une homologation implicite (c'est-à-dire sans réponse de la Dreets à l'issue du délai d'homologation), la convention de rupture sera annulée Cass. soc., 6 déc. 2017, no 16-16.851 par les juges et aura alors les mêmes effets qu'un licenciement sans cause réelle et sérieuse Cass. soc., 30 mai 2018, no 16-15.273 Le licenciement est sans cause réelle et sérieuse, ou abusif, lorsqu'il ne repose pas sur un motif valable. Le salarié a alors droit à une indemnisation spécifique fixée en fonction en fonction d'un barème. . Elle ouvrirait alors droit à une indemnisation spécifique pour le salarié.
Attention
En cas de signature d'une nouvelle convention de rupture, suite au refus d'homologation de la première par la Dreets, un nouveau délai de rétractation de 15 jours doit impérativement être respecté avant l'envoi de la demande d'homologation. À défaut, la convention de rupture est nulle Cass. soc., 13 juin 2018, no 16-24.830.
Que se passe-t-il si le salarié ou l'employeur se rétracte ?
Dès lors que l'une des parties exerce son droit de rétractation dans le délai de 15 jours calendaires, la convention de rupture n'existe plus et le contrat de travail n'est pas rompu.
Remarque
La prescription des faits fautifs, c'est-à-dire le délai dans lequel l'employeur peut engager des poursuites disciplinaires après avoir eu connaissance des fautes du salarié (deux mois), n'est pas interrompue par la signature d'une rupture conventionnelle. Ainsi, dans le cas particulier où une procédure de licenciement disciplinaire est engagée au moment de la signature de la rupture conventionnelle, si le salarié se rétracte après la signature, l'employeur peut reprendre la procédure disciplinaire en convoquant le salarié à un nouvel entretien préalable Cass. soc., 3 mars 2015, no 13-15.551. Mais attention, le délai de prescription de deux mois ne doit alors pas être dépassé Cass. soc., 3 mars 2015, no 13-23.348.
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Procédure de rupture conventionnelle individuelle
Lorsque le délai expire un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable Un jour ouvrable correspond à tous les jours de la semaine à l'exception du dimanche qui est considéré comme le jour de repos et des jours fériés qui ne sont pas travaillés en entreprise. suivant.
En cas de signature d'une nouvelle convention de rupture, suite au refus d'homologation de la première par la Dreets, un nouveau délai de rétractation de 15 jours doit impérativement être respecté avant l'envoi de la demande d'homologation. À défaut, la convention de rupture est nulle Cass. soc., 13 juin 2018, no 16-24.830.
Jurisprudence
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 207 du 29 janvier 2014, Pourvoi nº 12-24.539
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 390 du 3 mars 2015, Pourvoi nº 13-15.551
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 391 du 3 mars 2015, Pourvoi nº 13-23.348
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 1583 du 6 octobre 2015, Pourvoi nº 14-17.539
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 86 du 14 janvier 2016, Pourvoi nº 14-26.220
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 2587 du 6 décembre 2017, Pourvoi nº 16-16.851
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 236 du 14 février 2018, Recours nº 17-10.035
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 842 du 30 mai 2018, Pourvoi nº 16-15.273
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 936 du 13 juin 2018, Pourvoi nº 16-24.830
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 500 du 27 mars 2019, Pourvoi nº 17-23.586